L'Île Colunas, aussi appelée Les Îles Colunas ou Tres Colunas, autrefois séparées en Una Coluna et Dos Colunas, est un groupe d'îles fantômes du Pacifique nord, plusieurs fois signalées sur les listes marines et les cartes entre le XVIe siècle et le XXe siècle avant d'être définitivement considérées comme inexistantes. Il a été proposé qu'elles correspondent aux îles Sōfugan (en) ou Tori-shima.

Historique

Les diverses localisations proposées de l'île sont visualisables sur la carte OpenStreetMap ci-contre.

La première mention connue des Colunas est la mappemonde du cartographe flamand Petrus Plancius, publiée en 1594, où l'on peut y voir un groupe de trois îles appelées Dos Colunas et Una Coluna au large du Japon, légèrement au nord du tropique du Cancer alors qu'elles sont absentes de la mappemonde du même auteur éditée 4 ans auparavant en 1590. Le terme de coluna signifie colonne en portugais, alors que la région a plutôt été explorée au XVIe siècle par les Espagnols (le terme espagnol serait columna qui apparaît effectivement sur quelques rares cartes). Les trois îles sont orientées sur la carte sur une direction nord-ouest/sud-est, Una Colona étant la plus au sud du groupe. La coordonnée du groupe d'île est approximativement 25°N, 150°E. Dès lors, les îles Colunas vont apparaître sur la plupart des cartes, y compris mondiales. En effet, malgré leur petite taille, elles occupent une région par ailleurs pauvre en îles et permettent de meubler un espace assez vide sur les cartes.

Évolution du nom

Après le XVIe siècle, les îles Colunas ne seront quasiment jamais décrite par les navigateurs, ce qui n'empêche pas les géographes de les reporter sur les tables nautiques et les cartes. L'incertitude de la position va aussi inciter les géographes à réunir ces îles insaisissables. D'abord décrites en deux groupes d'îles : Una Coluna et Dos Colunas, elles vont, à partir du milieu du XVIIIe siècle, être nommées Las Colunas ou Tres Colunas. Vers le début du XIXe siècle, c'est sous le vocable de l'île Colunas qu'elles sont le plus souvent mentionnées.

Dans les tables nautiques et géographiques

Cartographie

Galerie de cartes contenant une mention des îles Colunas avec leur localisation, présentées par ordre chronologique :

Recherches infructueuses et propositions d'identification

L'accumulation des informations douteuses et imprécises tend à multiplier les îles incertaines qui se retrouvent sur les cartes jusqu'à créer un « enchevêtrement presque inextricable ». Ces îles sont parfois réunies au sein d'un Archipel Anson (en) ou d'un archipel de Gaspar-Rico qui n'existe pas plus que la plupart des îles fantômes qui les constituent. On peut citer : l'île Ganges, Rica de Oro, Los Jardines, Roca de Plata, Laomira, Decierta, Burrows, Dexter, Lobos, Otros, Tarquin,...

En 1827, Friedrich von Lütke qui dirige le navire d'exploration russe le Seniavine recherche en vain l'île,. C'est le début du doute sur l'existence des Colunas. Lütke est le premier à suggérer que « Las Colunnas et La femme de Loth ne soient qu'une seule et même île ». En 1836, Grégoire Louis Domeny de Rienzi pense que l'île n'existe pas. C'est aussi l'avis de Reynolds en 1841 qui note que le Capitaine Hart ne put lui non plus retrouver les Colunas, et propose de les retirer des cartes.

Il a été proposé que les îles fantômes de la région aient pu disparaître à l'occasion d'une catastrophe naturelle; mais il est plus probable qu'il s'agissait de mauvaises positions des îlots à une époque où les mesures géographiques étaient très imprécises.

C'est ainsi que plusieurs identifications ont été proposées pour les îles Colunas. Après Lütke en 1836, Dahlgren en 1916, propose que Una Coluna puisse être l'îlot Sōfugan (en), autrefois appelé La Femme de Loth. L'aspect correspond en effet assez bien à celui d'une « colonne ». Cette identification est encore l'avis de Spate en 2004. Reprenant les descriptions anciennes, Dahlgren propose que l'île Una Coluna corresponde au rocher décrit par Alonso de Arellano en 1565 à 31° de latitude nord. Pour Wagner, cette identification semble « évidente ». Dahlgren propose que cet îlot soit également le même que celui vu le par William Adams.

Quant au groupe de Dos Colunas, Dahlgren propose de l'identifier à l'île Tori-shima (autrefois appelée île Saint-Antoine, puis Ponafidin). L'allure de l'île pourrait en effet évoquer deux colonnes, mais sa position est nettement plus à l'est que la plupart des localisations proposées.

Articles connexes

  • Île fantôme
  • Archipel d'Izu
  • Île Ganges
  • Los Jardines

Notes et références

Bibliographie

  • (en) J. N. Reynolds, Pacific and Indian Oceans : the south sea surveying and exploring expedition : it's inception, progress and objects, New-York, Harper and Brothers, (lire en ligne).
  • (en) Erik Wilhelm Dahlgren, « Were the Hawaiian Islands visited by the Spaniards before their discovery by Captain Cook in 1778? », Kungliga Svenska Vetenskapsakademiens handlingar, no 57(4),‎ (lire en ligne)
  • (en) Oskar Hermann Khristian Spate, The Spanish Lake, ANU E Press, , 372 p. 
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Luftaufnahme, Küste und Insel Kolona bei Bale, Istrien, Kroatien, Europa